Comment bouleverser le secteur de la défense Américaine en 140 caractères: le cas de Donald Trump et
le 22 décembre dernier, le président élu Donald Trump bouleverse le secteur de l'aéronautique et de la défense américaine en publiant sur son compte twitter sa requête envers le constructeur Boeing ayant pour but de développer une version comparable au F-35 basée sur l'actuel F-18 Super Hornet.

Ce coup dur au programme du F-35 vient au moment ou le constructeur Lockheed Martin négocie avec le gouvernement Américain une dixième tranche du programme et qui inclut quelques 90 appareils destinés à l'US Air force et aux forces alliées pour une valeur de 7.2 milliards de dollars. Ceci vient se rajouter à la décision du canada d'abandonner provisoirement l'achat de l'avion au profit d'une solution intérimaire consistant en l'achat de 18 Super Hornets. Trump avait rencontré le même jour le patron de Boeing le patron de Boeing, Dennis Muillenburg, qui avait reçu les mêmes critiques après que le prix de l'avion présidentiel le Air Force One avait dépassé le cap des 4 milliards de dollars.
Les capacités opérationnelles du F-35
Bien qu'il souffre de plusieurs failles opérationnelles, comme l'incapacité de gagner un affrontement Air-Air rapproché face à des avions de 4e generation, le Joint Strike Fighter est avant tout destiné à être un "first strike aircraft" ayant pour mission de neutraliser l'ensemble des systèmes antiaériens ennemis dans un environnement "contesté" (A2/AD) comme cela figure dans la doctrine Air-Sea Battle destinée à contrer la menace chinoise en Asie du Sud-Est. Ceci grace à une architecture qui se focalise avant tout sur la furtivité et sur des systèmes électroniques embarqués (comme l'explique le recours de l'US Air Force à déployer le F-22 Raptor en Syrie il y a près de deux ans).
les implications de cette décision sur le secteur de l'A&D aux Etats-Unis
Pour Boeing, cette décision représente une aubaine pour son secteur défense. En effet, ces lignes de fabrications pour des avions de combats du type F-15 et F-18 sont uniquement dépendantes des commandes à l'export ( comme la commande canadienne de 18 F-18 ou encore la commande du Koweit pour 28 autres). les seules commandes fournies a l'US Air Force consistent principalement en des P-8 Poseidon pour l'ASW ou encore le KC-46A Pegasus (qui a remporté la fameuse guerre des ravitailleurs contre le KC-30 d'airbus) qui connait a son tour son lot de problèmes techniques. la seule compétition sur laquelle le constructeur s'appuie en ce moment est celle de l'avion d'entrainement T-X ou Boeing s'est allié a SAAB pour proposer son modèle

Par ailleurs le constructeur n'a pas tardé à réagir sur twitter en exprimant la volonté de travailler avec la future administration Trump afin de répondre aux besoin de l'armée américaine. le modèle comparable pourrait bien consister en une version améliorée de l'actuel F-18 surnommée Advanced Super Hornet dont le prototype fut proposé en 2013.
A son tour, Lockheed Martin réagit sur deux fronts: le premier à travers un tweet de son CEO mentionnant une discussion avec le president élu durant laquelle le constructeur s'est engagé a baisser "agressivement"le prix du F-35 ( actuellement évalué à 102.1 millions de dollars pour le F-35A) . le second front sera forcement via Capitol Hill ou le constructeur n'hésitera pas a mobiliser son lot de sous-traitants repartis sur l'ensemble du territoire Américain ( plus de 1,300 fournisseurs dans 45 états) afin de contrecarrer aux pressions de la nouvelle administration.
Enfin il est necessaire de s'interroger sur l'intention réelle de Trump a travers ce tweet: est ce une réelle proposition afin de maintenir les compétences des deux constructeurs en ce qui concerne la fabrication d'avions de combats? Ou encore de mettre la pression d'avantage sur Lockheed Martin afin de négocier plus agressivement le prix du JSF à un moment où le programme à encore besoin de près de 500 millions de dollars afin de poursuivre les essais en vol. Quelque soit la nature de ces intentions, la bataille à Capitol Hill risque d'être intense entre les deux constructeurs.